Scène : Plateforme de compostage de Grosbreuil. Le soleil tape doucement, et Jean-Marcel tourne en rond avec une brouette désespérément vide…
Moi : Jean-Marcel, qu’est-ce que tu fais avec cette brouette vide depuis tout à l’heure ?
Jean-Marcel (s’essuyant le front) : Ah, ça se voit tant que ça ?
Moi : Disons que ça commence à intriguer… À force d’aller et venir sans charger quoi que ce soit, je me suis dit que tu faisais une expérience scientifique sur l’usure des roues.
Jean-Marcel (rire gêné) : Pas du tout… C’est juste que… Tant qu’Annick est là, il faut donner l’impression qu’on bosse !
Moi : Tu plaisantes ?
Jean-Marcel : Tu la vois là-bas, au coin de la cabane ? Elle surveille ! Si elle me voit sans rien faire, je vais me retrouver avec une pelle en main et une mission à durée indéterminée… Alors je fais semblant de m’activer avec ma brouette vide.
Moi (jetant un coup d’œil) : Effectivement, elle est là… Bras croisés, regard perçant… Un vrai chef d’orchestre du compost !
Jean-Marcel : Exactement ! Et tu sais quoi ? Ça marche ! Elle me voit circuler, elle doit se dire que je suis un modèle d’efficacité.
Moi : Et si je criais "Jean-Marcel ! T’as oublié de charger ta brouette !" ?
Jean-Marcel (lève les yeux au ciel) : Alors là, tu serais vraiment un traître…
Dans un éclat de rire, nous repartons chacun de notre côté, tandis que Jean-Marcel continue sa ronde… Une brouette toujours aussi légère, mais un stratagème bien rodé !